The Ancient of Days
Est-ce un cadran d’horloge qui trotte contre son cours ?
ou l’empan d’un compas qui s’entraîne à effacer écrire effacer écrire
des cercles
jusqu’à l’hypnose, l’aura, la transe, jusqu’au passage ?
Compas dressé sur ses ergots,
et que déroulent les doigts d’un sorcier, enfant ou vieillard si vieux qu’il babille,
tourneur invisible au présent,
avec ses cheveux gris tombant en coiffe guerrière et les jambes repliées comme du cristal,
fœtus du monde qui vient,
le corps têtu comme une montagne au soleil,
et qui embrassent les visages jaillis de la craie,
des cercles encore et des tangentes.
Et lui qui s’y reprend,
à force de visions tordues sur le sol et dans l’air,
Est-il l’œil qui guide le compas ou l’œil que dessine le compas ?
De là perché, en haut ou au dedans,
il fouille le jour et ses grandes mécaniques,
voici l’ancien et grand vivant,
entier dans ce regard sérieux, appliqué et distrait comme les petits,
et qui bientôt ne sait plus.
Il s’obstine à toiser le mouvement
du vivant et du non vivant, du jeune et du vieux, du dedans et du dehors, du visible et de l’invisible,
Il précipite le oui et le non les yeux dans les yeux,
Il aura vécu la vérité.
Mac/Val, 2013
Une lecture, un poème
Voler boiter, actes du colloque-événement Participa(c)tion, Mac/Val, 6-8 décembre 2013
… Voici ce que j’ai vu.
Un nid d’araignées humaines tombées du perchoir de leurs rôles et assignations, ces idées fixes qui filent la mort en nous. Araignées sidérées, déroutées, qui s’élancent une à une.
L’infatigable collier du temps les circonscrit ici à rebours : temps de la mort qu’on retarde ou temps de la vie qu’on dénoue, déplie jusqu’à son terme ou sa source – avant de mourir…