La personne qui parle est très bruyante : le livre est la possibilité de parler en étant silencieux. C’est en tout cas ce type de livres que j’avais compris pouvoir, devoir écrire. Et en ce sens, cela avait été une découverte : c’était la compréhension de ma route singulière, qui ne reniait ni le soin ni la littérature, qui les unissait, qui m’unifiait en eux et faisait tendre la main aux autres, à tous ceux qui voulaient bien la saisir…
Verdier, 2017
La maladie de l’écrit par Anaïs Heluin (Les lettres françaises, 8 décembre 2016)
Après un roman, les Irréguliers, et une pièce de théâtre, Patrick Autréaux revient à ce qui l’a fait connaître : l’écriture autobiographique ancrée à son expérience de la maladie… Sur les traces de Hölderlin, il interroge ainsi de manière très personnelle l’utilité des poètes en temps de souffrance et l’origine de leur vocation. La sienne a quelque chose de mystique… L’écriture, pour lui, est un impératif. La Voix écrite n’est pourtant pas une simple actualisation d’un genre littéraire quasiment disparu au XIXe siècle : le journal spirituel. Si on retrouve dans son texte l’oscillement entre effacement et affirmation du sujet propre aux hagiographies et aux autobiographies de mystiques, celui-ci sert une mise en abyme de l’acte d’écriture dans un Occident largement déchristianisé. Où le religieux sépare bien plus souvent qu’il n’unit. Dans ce contexte, l’écriture peut-elle encore avoir une quelconque utilité ? Peut-elle soigner ou ne serait-ce qu’apaiser quelques maux ? La question traverse le récit, nourrie par des allers et retours constants entre le concret médical et l’abstrait littéraire. En collectant les souvenirs des différentes preuves des bienfaits de ses livres sur les lecteurs, Patrick Autréaux tente de délimiter les contours d’une littérature capable d’accompagner la maladie. Et surtout la solitude qui lui succède… La Voix écrite est un livre de relève, contre l’abattement qui menace de toutes parts.
L’au-delà de la littérature par Christophe Kantcheff (Politis, 19 janvier 2017)
Il y a dans La Voix écrite quelque chose des Lettres à un jeune poète… Mais on est loin du manuel de conseils. Parce que, comme Rilke, Patrick Autréaux parle à partir de ce lieu que nul ne peut appréhender s’il n’y a pas été appelé dans la plus grande solitude : la vie intérieure. Son livre contient des pages lumineuses sur la force de cette aspiration, le dénuement – social, en particulier – qu’elle exige et en même temps sur ce qu’elle seule permet d’atteindre : une vérité sur soi…
Une plongée au cœur de l’essentiel par Aliette Armel
La vie en mots par Laurent Lemire (Livres Hebdo, 18 novembre 2016)
Tout le monde écrit. Peu de gens écrivent vraiment. Et encore moins savent pourquoi. Il est question de tout cela dans ce récit autobiographique qui se déploie comme une carte de l’intime avec le passé familial, l’homosexualité et la crainte de mourir. Le narrateur envoie des textes à Max qui les refuse. Jusqu’au jour où ce personnage, derrière lequel on distingue le subtil J.-B. Pontalis, dit oui… Patrick Autréaux offre un texte tout en nuances. On y trouve, confondues, la dense certitude du granit qui traduit l’inaltérable volonté d’écrire et la fragilité de l’esprit et du corps.
2018
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