Maison d’Édition de Livres de Carton, 2010
Pour constituer le dossier de régularisation de sa situation administrative, Ming, qui vit en France depuis dix ans sans papiers, a besoin de lettres de recommandation. Je suis un des proches à qui il demande ce service.
Après avoir accepté avec enthousiasme et l’avoir remercié pour sa confiance, je me rends compte qu’écrire un courrier destiné à un représentant de l’administration, qui décidera de son sort, introduit entre lui et moi une ligne que nous nous refusions à voir, du moins à laquelle nous ne donnions pas d’importance… (la suite en téléchargement)
Ce texte a été mis en ligne en écho solidaire à l’article d’Annie Ernaux paru dans Le Monde du 10 septembre 2012,
pour en finir avec la violence d’un discours que ces dernières années ont eu la prétention de légitimer,
pour en finir avec le déni de la réalité infiniment multiple des personnes que sont les Immigrés, Sans-papiers, Roms et autres parias privés de nom et réduits à n’être qu’une catégorie sociale indésirable,
pour rappeler que la littérature, envisagée comme quête, nous engage tout entier pour défendre l’individu contre ce qui tente d’entraver son libre épanouissement intellectuel et spirituel,
pour rappeler surtout que le Nouveau ne vient pas de la Culture purifiée mais de ces événements imprévisibles et impurs que sont les individus.