L’Époux

« Quel pays est-ce que je cherche ? Quel vivant cimetière ? Et où le mort divin qui fait jouir et terrifie ? On n’a pas été déserté et cru s’être illusionné, sans qu’il en reste de sensibles cicatrices. Pourtant un socle a réapparu en moi. Je revois la douceur de ton visage. Ton corps ne ment pas. Si tu es heureux, je le sais à ton silence ; si tu es déçu à ce même silence où passe juste un nuage gris ; si tu désapprouves, un nuage plus tempétueux fait blêmir ta peau. J’ai réappris à regarder le ciel, à faire du temps avec la lumière. Je redeviens petit animal. « 

Gallimard, 2025

Paru le 6 mars 2025 aux Éditions Gallimard, en co-édition avec les Éditions Labor & Fides.

 

Le jour de leur mariage à la mairie, les deux familles sont absentes. L’une est loin, l’autre refuse cette union. Le narrateur regarde son compagnon pleurer. Tout en bloc refait surface, de nombreuses années à se taire, à subir, à ravaler les non-dits.

Remontant le fil de sa propre histoire, la tissant à celle du judaïsme de son époux, il nous entraîne dans les paradoxes du désir et vers la paix qui affleure lorsqu’il trouve son port d’attache. Mais aussi dans une quête spirituelle : comment ne plus croire en Dieu sans tuer cet infini qu’on imagine sentir en soi ?

Bouleversante déclaration d’amour, L’Époux rejoue l’insaisissable à hauteur d’homme.

Patrick Autréaux poursuit ici son cycle Constat, débuté avec La Sainte de la famille.

 

 

 

Extraits de presse

Marine Landrot (Télérama)

D’où vient la douceur qui émane de la quête exigeante qu’il mène au milieu des épreuves ? De l’embrasure que cet auteur ménage toujours dans sa pensée, pour y laisser entrer le meilleur de l’humanité. Venus de l’extérieur, un regard, un geste, une attention, une réflexion, peuvent chambouler la raison et l’élever. L’écriture de Patrick Autréaux pousse à la jonction entre le dehors et le dedans, parole pesée, guides par l’émotion comme par la connaissance, tiraillée entre le détachement et le don absolu de soi.

 

Margaux Morasso (Lire)

Les livres de Patrick Autréaux ressemblent à des instants suspendus, des lieux de possibilité où l’exactitude du terme côtoie les images les plus poétiques, où la mystique et la médecine s’accordent en la littérature.

 

Robert Colonna d’Istria (Corse matin)

Il y a deux façons de lire le livre de Patrick Autréaux. On peut y voir le récit d’une histoire d’amour, de ses élans, de ses éblouissements, des cailloux et des joies qui en parsèment ou en contrarient le cours. On peut y lire une chronique, étalée sur plusieurs an-nées, permettant, au fil des pages, de faire connaissance avec les protagonistes, avec leur environnement, leur esprit, avec ce qui les sépare, avec la richesse de leur vie intérieure… On peut aborder ce texte d’une autre manière, considérer que les faits rapportés n’ont qu’une importance relative. Ils ne sont là que pour permettre une admirable création poétique – fille d’un des plus beaux textes de l’humanité, Le Cantique des cantiques.

 

Guillaume Lecaplain (Libération)

L’homme qui parle est un amoureux à la fois comblé et hanté par le vide. L’Époux commence par un mariage, aux États-Unis, en petit comité : celui de Patrick Autréaux avec son compagnon. Dans une prose dense, ciselée, s’adressant à un «tu» qui désigne son mari, il dit en peu de mots l’étendue de son amour et celle de la souffrance causée dans son couple par l’homophobie de sa belle-famille. Les premières pages sont bouleversantes… De quelles épousailles parle Patrick Autréaux dans ce nouveau livre ? Comme toujours chez lui, chaque événement rapporté de l’autobiographie – maladie, deuil, vertiges existentiels – est le point de départ d’une quête : celle, à travers la littérature, d’une solidité non pas malgré la fragilité, mais dans la fragilité même.

 

 

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